Les années folles des CFQ
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Les années 20 sont une période de croissance phénoménale pour les Cercles de Fermières, celles qui en entendent parler veulent en faire partie ! |
Au Québec, les années de rationnement occasionné par la Grande Guerre sont terminées. Il y a de belles avancées techniques fonctionnant à l'électricité dont les femmes peuvent désormais profiter : grille-pain électrique, bouilloire, réfrigérateur, machine à coudre, fer à repasser, sécheuse, laveuse (tordeuse), aspirateur, radio, etc. Le téléphone lui aussi commence à s'installer dans les maisons. N'oublions pas que le Québec est très grand, l'électricité et le téléphone ne se rendent pas partout, même de nos jours, certaines femmes doivent donc continuer d'utiliser de vieilles méthodes mais elles doivent être efficaces et c'est là que le partage de connaissances qu'offrent les CFQ est important !
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En 1919, seulement quatre ans après la fondation du premier Cercle, un Congrès s'organise qui permet aux Cercles de Fermières de se faire connaître. Soixante Dix Huit déléguées de partout à travers le Québec se rencontrent, elles ont préparé un rapport détaillé sur ce qui se fait dans leur Cercle, elles veulent d'autres idées qu'elles pourront adapter à leur Cercle. Les visiteurs qui viennent voir le Congrès trouvent l'idée excellente, beaucoup reviennent dans leur village en ayant l'idée de fonder un Cercle près de chez eux. C'est un moyen de se réunir, de partager des idées, des recettes, des façons de faire pour améliorer le quotidien. C'est aussi une manière de ne plus être seule dans son coin du Québec, de pouvoir faire partie d'une grande association féminine qui prône le progrès. C'est également au cours de cette année qu'il est décidé de créer le premier périodique officiel des CFQ : La Bonne Fermière au coût de 0.45 $ pour quatre numéros.
Le Ministère de l'Agriculture joue aussi un très grand rôle dans l'organisation des Cercles puisqu'il offre des cours, des conférences, des techniciennes, des biens matériels, etc., qui vont dans les Cercles et ce, gratuitement.
Voici un résumé des réalisations présenté à ce Congrès et qui fut possible grâce à l'implication du Ministère de l'Agriculture.
Réalisé par les Fermières | Offert par le Ministère de l'Agriculture |
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Mme Omer Fortin, technicienne en tissage raconte quelques anecdotes qu'elle a vécu dans ces années là :
Mme Fortin est assise à gauche Source de l'image : Fermières |
Les membres des Cercles de Fermières prennent des initiatives communautaires. Dans certains endroits, elles font installées l'eau courante dans les écoles. Elles envoient des vêtements et des victuailles à des jeunes mamans en terre de colonisation. Les femmes s'entraident entre elles mais elles aident les autres aussi.
L'Exposition Provinciale de 1922 attirent 170,000 visiteurs en trois jours. Les journaux de l'époque rapportent qu'il y a plus de 6000 pièces exposées, d'une valeur de $ 42,000.00. Une cérémonie spéciale est faite pour clôturer l'événement. Pour l'occasion, on doit hisser sur la Place du Mérite Agricole le drapeau officielle des Cercles de Fermières du Québec. Ce drapeau, hélas ne servit qu'une seule fois, après l'événement, il fut tiré au sort et gagné par le Cercle Havre-Aubert des Iles de la Madeleine. Mme Painchaud le reçu avec émotion et promit qu'il flotterait à la pointe des Iles de la Madeleine. Malheureusement par un jour de grande tempête, le drapeau disparut dans les flots bleus. La légende veut qu'il se soit volatilisé aux quatres coins du Québec ou le bon grain qu'il a semé a fait naître de nouveaux Cercles.
Source de l'image : Fermières
On rapporte qu'en 1923, le Ministère de l'Agriculture distribue 14,000 livres de graines de lin pour remettre à l'honneur la toile du pays et, à tour de rôle, les cercles bénéficient de cours pour enseigner à leurs membres les techniques les plus perfectionnées. Les Cercles sont des écoles populaires.
1925 est une grande année : Son Éminence le cardinal Bégin remet au Cercle de Fermières, la bénédiction apostolique que sa Sainteté le Pape Pix XI leur envoie. C'est une consécration venant de la plus haute autorité religieuse, les membres en sont très touchées. De plus, des comptoirs de vente d'artisanat apparaissent aussi : à Montréal : chez Goodwin et à la Fédération St-Jean Baptiste ; à Québec: à l'hôpital des enfants. Les grands magasins Dupuis vont aussi offrir un comptoir pour les Fermières deux ans plus tard. M. Alphonse Désilets, fondateur des Cercles de Fermières publie plusieurs livres pouvant aider les membres.
En une décennie les Cercles de Fermières vont passer de
1,753 membres pour 34 Cercles en 1919
à 7,000 membres pour 111 Cercles en 1927,
une augmentation phénoménale pour une association
et en plus entièrement féminine !
Source :
- Le Passé conjugué au Présent - Édition Pénélope - 1980
- Entre deux guerres : 1918-1939
- Cercle de Fermières Mercier
- Fermières par Radio-Canada
Recherche : Madeleine Geffard